La compassion n’est pas là une attitude qui prend racine dans l’ÊTRE ? ÊTRE un être de compassion entraîne généralement des comportements et un faire plus appropriés. Il est évident que pour aider efficacement, l'individu doit avoir développer une bonne dose de compassion qui lui permettra d’ÊTRE en relation avec l’autre. Mais, qu’est-ce au juste que la compassion ?
D’abord, il faut dire que la compassion n’a rien à voir avec la sympathie, cette dernière étant une attitude menée par sa propre souffrance non résolue ainsi que par un manque de détachement émotif. En relation d’aide, se mettre dans les bottines de l’autre, c’est risquer de perdre son objectivité et de se laisser mener par ses propres émotions donc, c’est risqué de perdre de vue les besoins du client et de laisser transpirer des tentatives de contrôle sous-tendues par des désirs non-avoués de diminuer ses propres tensions émotives.
La vraie compassion réside dans la capacité d’être disponible à l’autre, de cœur et d’esprit. C’est une attitude mue par l’amour, l’acceptation, la confiance et le respect de l’autre. La compassion et l’empathie sont des éléments essentiels à la relation d’aide et liés étroitement à l’ÊTRE.
Les Anciens décrivent la voie de la compassion comme une science et la compassion comme des qualités précises de pensée, de sentiment et d’émotion. La pensée sans attachement au résultat de l’événement. Le sentiment sans distorsion du préjugé et du conditionnement. L’émotion sans la charge de la polarité.
On peut définir la compassion comme le fait de permettre à un autre individu des possibilités de pensée, de sentiment et d’émotion qu’on ne se permettrait pas soi-même. En même temps, on entreprend toute action, sans attachement envers le résultat[1].
Pour reprendre les paroles de Gregg Braden, la compassion n’est pas une invitation à la non-action ou à la complaisance. Elle n’est pas une permission de rester à ne rien faire en considérant les événements de la vie dans une perspective de non-engagement, d’insensibilité ou de déni.
Devenir la compassion, c’est plutôt s’immerger pleinement dans l’expérience de la vie à partir d’un endroit de non-jugement. Pour pouvoir y arriver, Il faut avoir développé un très grand sentiment d’acceptation, de soi d’abord, des expériences de la vie et des autres. La compassion vient avec la sagesse du cœur. Elle prend sa source au plus profond de notre esprit, de notre cœur et de notre âme qui ont pour source première, la Source Universelle.
Être un intervenant efficace suppose d’abord être un ÊTRE de COMPASSION car, sans cela, l’intervention demeure une intervention de solution technique qui ne nourrie point le cœur de l’autre et qui risque même de le maintenir dans une dépendance envers l’intervenant et l’intervention. Ce faisant, cela risque de le priver de la possibilité qu’il ne découvre, en lui, la Source Universelle. Notre mandat n’est pas de donner à l’autre ce qu’il n’a pas, mais de lui permettre de trouver la route qui le mènera à la source même de sa souffrance, premier pas vers la découverte du Soi.
En ce sens, il m’apparaît alors important d’évaluer sa propre capacité de compassion. Est-ce que j’ai suffisamment travaillé sur ma propre souffrance pour être capable d’être disponible à celle de l’autre ? Est-ce que j’ai travaillé à développer mes qualités de cœur ? Sinon, comment puis-je pensé être en mesure d’aider l’autre dans sa souffrance si je suis fermé et non-disponible à ma propre souffrance.
Diane Borgia, B.Sc, é.r.
Criminologue-psychothérapeute
Spécialisée en codépendance et gestion des émotions
[1] Gregg Braden, MARCHER ENTRE LES MONDES, Ariane, p.62
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