Le bonheur en nous
«On a trop souvent tendance à croire que le bonheur est extérieur à nous, alors qu’il fait partie de nous», déclare d’emblée Diane Borgia. Elle explique qu’en partant de ce principe erroné, on tomberait dans la recherche de «faux bonheur» en devenant dépendant de compensations extérieures comme des biens, des conquêtes amoureuses ou de la nourriture.
Ainsi, il serait mauvais de croire que combler tous ses désirs mène au bonheur. «Le désir n’est pas une émotion, c’est une attente spontanée qui est illusoire et infinie», explique l’auteure. Dans son ouvrage, elle avance plutôt de laisser passer ses désirs comme le propose la religion bouddhiste. «Sinon, notre fond, notre mal-être revient même après ces satisfactions passagères», avertit-elle.
Le bonheur en deux étapes
Mme Borgia indique ensuite qu’il y a deux niveaux de bonheur : l’un qui réside dans la gestion de ses émotions et un second qui consiste à vivre bien avec soi-même. «Il importe de réaliser que ce qui génère nos émotions, ce ne sont point les situations de la vie, mais plutôt nos propres perceptions et pensées envers ces situations. Lorsqu’on réalise cela, on peut tenter de contrôler et réduire nos émotions négatives envers ces mêmes événements. Ces perceptions qui sont les nôtres, sont la réelle cause du malheur», affirme-t-elle.
Le deuxième niveau de bonheur, lui, s’acquerrait grâce à une plus grande écoute et connaissance de soi. «Il importe d’être à l’écoute de ses sentiments profonds qui sont reliés à notre force vitale, notre âme. On peut aspirer à cet état de «nirvana» à l’aide de moments dédiés à soi comme la méditation, la réflexion ou simplement un moment de calme pour se retrouver en toute intimité. Toutefois, la clinicienne souligne une distinction importante entre émotion et sentiment. «L’émotion est le fruit d’une pensée, alors que le sentiment est ce qu’on ressent au plus profond de notre être, c’est une vérité.»
Une expérience incroyable
Mme Borgia parle de sa propre découverte du deuxième niveau de bonheur comme d’un moment unique. «Quand on réussit à atteindre cet état, c’est fabuleux! Une paix nous englobe et on sent vraiment qu’on connecte avec soi-même», raconte l’auteure. Elle met toutefois en garde le public contre les effets pervers parfois associés à cette découverte. «Ce n’est pas pour rien qu’on doit commencer par l’étape un de la gestion des émotions, avant de tenter d’aller au fond de soi par la suite. Parfois, la personne peut être surprise, paniquée ou encore angoissée de ce qu’elle découvre ou ressent au fond d’elle.»
Pour sa part, la psychothérapeute indique qu’elle retrouve cet état de bien-être et de bonheur lorsqu’elle est en relation d’aide avec ses patients. «Je suis à l’écoute de mes sentiments lorsque je suis en thérapie et plus apte à répondre aux besoins de mes patients. J’aime partager mon savoir et le vulgariser aux autres», mentionne-t-elle sereine.
Le lancement de «Petit dictionnaire du bonheur : l’art d’être heureux» se déroulera le 16 septembre prochain à la bibliothèque Fabien La Rochelle de Shawinigan avec une remise de cadeaux et une séance de signatures d’autographes.
Par la suite, Madame Borgia sera en conférence les 3 et 24 octobre pour discuter sur les thématiques «Qu’est- ce qui nous manque pour être heureux?», toujours à la bibliothèque Fabien La Rochelle et «Le savoir-être de l’intervenant, caractéristique essentielle au savoir faire» dans le cadre du colloque de l’Association des intervenants en toxicomanie du Québec à l’hôtel Delta de Trois-Rivières.
Fabien La Rochelle de Shawinigan ,Association des intervenants, Québec