Hier, j'ai acheté le livre de Diane Borgia, le Petit dictionnaire du bonheur – L’art d’être heureux. Il est rapidement devenu un outil de travail très utile à mon rétablissement, tout comme son livre Amour Toxique – De la codépendance à l’amour de soi. Hier en début de soirée, j'ai été envahie par une émotion de colère voire de rage en pensant à l'autre. C'était intense et violent donc très souffrant pour moi. Ressentir de telles émotions s'avère être à chaque fois une expérience fort désagréable. Plus je monologuais à voix haute contre lui, plus le sentiment de colère prenait de l'ampleur. C'est au moment où j'ai commencé à ressentir des symptômes physiques (tension dans la nuque, engourdissement de la mâchoire, inconfort abdominal) que j'ai pris conscience du mal que je me faisais et du stress que j'imposais à mon corps. Cette colère contre lui, me faisait du mal à moi. Pourtant, toute la journée j'ai ressenti un certain confort à entretenir des pensées négatives sur lui. Étonnement, cela me donnait même de l'énergie et une certaine assurance. Étrange, mais en soirée, l'inconfort est devenu si grand que la crise de panique était sur le pas de la porte.
J'ai alors ouvert le Petit Dictionnaire du Bonheur et j'ai cherché la définition de la colère. Finalement, j'ai abouti à celle de l'hostilité. Oh! On m'a confirmé que l'hostilité, qui fait partie de la famille de la colère, la rage, la rancune et autres, est une émotion négative et désagréable et qu'elle est engendrée par une pensée telle que : «Il n'avait pas le droit d'agir envers moi comme il l'a fait.» Et vlan! Les pensées que j'ai entretenues toute la journée face à l'autre, se résument finalement dans cette phrase. Il n'avait pas le droit de me faire ça, d'agir ainsi. Je continue de lire la page 98 et j'apprends que «l'hostilité est une des émotions les plus destructives lorsqu'elle est vécue intensément». Bon ! Je peux bien me sentir aussi mal, car je la vis assez intensément merci.
Oui ! Je lui en veux. S’il était là devant moi, je l'invectiverais, je lui dirais ses quatre vérités en pleine face, je lui dirais que sous ses airs mielleux et sa gentillesse à outrance il n'est qu'un imposteur. Que son dévouement de missionnaire n'est qu'une façon de combler ses propres besoins. Qu'il est toxique jusque dans la moelle épinière. Qu'il m'a menti lui aussi et que ses mensonges sont encore plus hypocrites que les miens, car pendant qu'il me disait qu'il m'aimait éperdument, il préparait sa sortie. Qu'il a tout fait pour se rendre indispensable dans toutes les sphères de ma vie et maintenant qu'il en a assez d'endurer, qu'il a fait le tour du jardin et bien, il tire sa révérence et cela juste au moment où moi je décide de me rétablir.
À quoi je lui sers maintenant si je deviens plus saine et que je n'ai plus besoin d'un sauveur ? S'il m'avait vraiment aimé éperdument, comme il me le répétait il y a à peine deux mois et que ses promesses n'avaient pas été d'odieux mensonges pour se procurer un «buzz» afin de ne pas ressentir sa propre souffrance, il serait là, à mes côtés, et nous traverserions cette épreuve ensemble.
Moi j'ai tenue la promesse que nous nous sommes fait dans notre chambre en juillet. Depuis ce jour je n'ai cessée de travailler à mon rétablissement. Lui il est revenu trois fois sur sa promesse pour finalement ne jamais tenir sa désormais célèbre promesse «la séparation ne sera jamais une option entre nous quoi qu'il arrive.» Mais non, il fuit. Il ne sait que fuir. Fuir ses émotions, fuir la communication, fuir ses responsabilités de père, fuir ses promesses. Fuir, fuir, fuir. Fuir pour se retrouver seul et aller de temps en temps rehausser sa faible estime de lui-même en profitant d'une autre femme en manque d'un missionnaire dévoué.
Je poursuis ma lecture. Ce que je lis me confronte au plus au point. Je ne veux pas lire ça. Je veux avoir raison dans ma colère. Qu'on me dise qu'il est méprisable, qu'on me le confirme. Je mets le livre de côté. Je suis enragée. Il n'avait pas le droit d'agir comme il l'a fait. Point final. Je laisse passer quelques minutes puis je reprends ma lecture. L'envie de lancer le livre par la fenêtre me prend. Je suis en colère. Je veux avoir raison dans ma souffrance et ma souffrance est de sa faute à lui, il est responsable d'avoir fait des promesses et de ne pas les avoir tenues. Il doit être jugé pour ça et accusé et condamné. C'est un crime contre moi. On ne fait pas ça à quelqu'un qu'on dit aimer éperdument. Je ne veux pas penser à ce que moi j'ai fait. Je ne fais que penser à ça depuis sept mois. Je me suis suffisamment culpabilisée pour mes comportements de codépendante, je les confronte depuis sept mois jour après jour. Je me suis excusée 100 fois, je cherche à réparer tous les jours depuis ce temps. Je gère mes émotions «à froid». C'est à son tour de prendre une «débarque» de descendre de son piédestal. De se mettre le nez dans sa propre bouette. J'ai fini de m'auto punir de me flageller pendant que lui regarde tout cela de haut en spectateur comme il n'avait été qu'une pauvre victime dévouée et aimante. ÇA VA FAIRE !!!!
«Dans la réalité existe-t-il une loi qui aurait pu interdire à cette personne d'agir ainsi ou qui aurait pu l'obliger à agir d'une autre façon» p.99 du Petit dictionnaire du bonheur.
OUI, SA CONSCIENCE ET SON «JE T'AIME ÉPERDUMENT» ! Je hurle en silence. Je poursuis tout de même ma lecture. Je comprends que même si son attitude me déplaît est-ce que cela peut l'empêcher d'agir comme il veut ? Et en quoi est-il obligé de répondre à mes désirs?
Je comprends la logique de ce raisonnement, mais émotionnellement ça passe difficilement. Je suis en colère contre lui, mais je réalise, là maintenant, que je suis aussi blessée, profondément blessée et particulièrement depuis janvier. Je me sentais si coupable du mal que mes comportements de codépendante lui ont fait, que je niais mes blessures. En fait, je me disais que c'était juste bien fait pour moi, que je n'avais qu'à souffrir en silence. Maintenant, que je comprends mieux la dynamique du codépendant missionnaire je sais que ses dysfonctions m'ont blessée. Je commence à laisser un peu plus d'espace à cette souffrance au lieu de la rationnaliser et de la refouler.
Je comprends par contre que le fait qu’il soit un codépendant missionnaire, il lui a été probablement difficile voire impossible d'agir autrement dans certaines situations en raison de ses dysfonctions. Et que c'est la même chose pour moi.
Chose certaine, je viens de mettre le doigt sur une grande occasion de souffrance pour moi et cela me fait le plus grand bien.
ISA