J'arrive d'une entrevue d'embauche. Je suis fière des comportements et attitudes que j'ai eus autant pendant l'entretien que lors de ma préparation. J'arrive, à petits pas, à gérer mes pensées de façon plus adéquate ce qui a pour effet de diminuer mes montagnes russes d'émotions confuses, intenses, épuisantes et souffrantes. Aussi, avec un système d'essais-erreurs, j'explore ce que veut dire «prendre soin de moi» adéquatement.
En fait, une situation vécue il y a quelques jours m'a contrainte à réfléchir sur le sujet. Récemment, je me suis retrouvée dans mon magasin de prédilection et j'ai fait une crise d'anxiété. Pourtant j'étais là dans l'optique de me gâter, de me faire du bien donc pour mon plaisir, mais j'ai été prise d'une envie quasi incontrôlable de quitter les lieux à toute vitesse tant l'émotion était intense. Je suis restée sur place malgré la peur et j'ai analysé la situation. J'ai appris dans le livre Amour Toxique que l'anxiété est une émotion compose qui regroupe de la peur et de l'impuissance. Donc, je me suis demandée de quoi j'avais peur et en quoi j'étais impuissante dans le moment présent. J'ai alors réalisé que mon sentiment d'impuissance venait du fait que je ne trouvais rien sur les étalages qui me procurait un buzz mais qu'il fallait absolument que je trouve. En conscientisant cette pensée, j'ai ressenti de l'affolement.
Mais pourquoi donc devais-je trouver absolument ? Je prenais conscience que ce moyen soi disant utilisé pour me gâter, me récompenser, me faire du bien, générait en moi de l'anxiété....!!!! En fait, dans la majorité des cas, j'achète des vêtements dont je n'ai ni besoin ni les moyens de me procurer pour anesthésier un vide intérieur. WOW !!! J'étais en panique à l'idée de ne rien trouver même si je n'avais besoin de rien. J'étais soi disant là pour le plaisir, mais je ne ressentais aucun plaisir, j'étais angoissée et paniquée. Je suis alors retournée chez moi les mains vides et complètement épuisée.
Je venais de prendre conscience du rôle que le magasinage joue dans ma vie. Il agit comme anesthésiant à mon vide intérieur. Un autre anesthésiant, ma liste commence à s'allonger. Le soulagement étant de courte durée, cette activité est sans cesse à recommencer, car une fois l'excitation liée à l'anticipation de l'action (penser à aller magasiner) , l'euphorie de m'y rendre et de trouver LE vêtement, ma sensation de bien-être commence déjà à décliner. Déjà sur le chemin du retour mon discours intérieur culpabilisant venait gâcher la sauce même si j'essayais de l'étouffer en me répétant qu'avec tout ce que je traverse en ce moment je peux bien me gâter un petit peu.
Rendue à la maison, même si je vis seule, je m'empressais de dissimuler les étiquettes et coupons de caisse tout au fond du sac à ordures et je rangeais rapidement mes achats en me disant que j'avais peut-être été trop impulsive Alors où est le plaisir dans cette façon de prendre soin de moi finalement ? Je suis forcée d'admettre que la magasinage de vêtements dans mon cas est un anesthésiant et une dépendance sur laquelle je devrai aussi me pencher !!!.... Moi qui croyais bien candidement qu'une fois les émotions liées à mon chagrin d'amour réglées, tout serait pratiquement rentré dans l'ordre dans ma vie, je me berçais d'illusions encore une fois, les lunettes roses bien accrochées sur le bout de mon nez.
ISA