Il est 2h52 du matin, et je ne dors pas…je pense à l’Autre…

 

Il est passé à la maison vendredi dernier, il me complimentait et m'a ensuite invitée à l'accompagnée au brunch familial dimanche midi, soit dans quelques heures.

 

Hier soir, vers 21h30 je lui ai téléphoné pour confirmer l'heure à laquelle il viendrait me chercher, une fois l'entente prise, il me dit bon moi je me couche. J'ai raccroché la ligne le sourire aux lèvres. Vendredi il était si gentil, l'atmosphère si détendue. Il m'a fait une longue accolade avant de partir. Il me disait qu'il travaillait fort sur lui, qu'il faisait des prises de conscience, qu'il avait tant de choses à comprendre de ses comportements de codépendant.

 

Vers minuit, j'ai fait une crise d'arthrose vraiment douloureuse. Je n'avais plus de «Tylénol» à la maison, je me suis donc rendue au dépanneur du coin ouvert 24 heures pour m'en procurer, mais ils n’en avaient pas. La douleur était vraiment très intense et je me demandais comment j'allais faire pour passer la nuit sans pouvoir calmer ma douleur. J'ai alors pris un bain chaud, mais aussitôt fait, la douleur a repris encore plus intensément.

 

N’étant pas suffisamment familière avec mes voisins pour les réveiller en pleine nuit, j'ai donc téléphoné à l'Autre pour lui demander s'il en avait. Pas réponse. J'ai lui ai laissé un message sur sa boîte vocale croyant que son cellulaire était fermé. J'ai attendu un bon moment son retour d'appel. Je l’ai rappelé une 2^ième fois et je lui ai laissé comme message que je passerais dans quelques minutes pour aller chercher des «Tylénol» chez lui, car je n'arrivais pas à fermer l'œil.

 

En route vers chez lui, j'ai eu le pressentiment qu'il n'y serait pas. Depuis quelques temps malgré le fait qu'il me dise qu'il travaille à changer ses comportements, qu'il se dit sincère dans sa démarche de changement je le soupçonnais de ne pas jouer franc jeu avec moi. Je n'avais pas de preuve tangible, mais seulement une intuition profonde. L'impression qu'il s'arrange pour que je ne l'oublie pas, pour nourrir sa relation avec moi d'ambigüité tout en fréquentant une autre femme. Sa confidente certainement ! Je suis donc arrivée chez lui vers 1h du matin et il n'y était pas.

 

J'ai alors hurlé dans ma voiture. En fait, ce que je suspectais depuis longtemps m'était confirmé. Encore une fois je l'avais cru lorsqu'il me disait qu'il voulait être seul, qu’il désirait faire le ménage dans sa vie, se comprendre pour ne plus répéter les mêmes erreurs, qu'il m'aimait beaucoup, que j’étais très importante pour lui, qu'il réalisait tous ses torts et ses erreurs et qu'il voulait vraiment changer.... Mais encore une fois il mentait. Il n'est pas capable d’être authentique et il n'arrive pas à faire face à sa vie sans être en relation avec une femme. Je suis donc retournée chez moi en hurlant et en pleurant, transpercée d'une peine immense.

 

De retour chez moi, je ne l'ai pas rappelé. Je suis fière de moi. Je trouve que je me suis améliorée. Avant de débuter ma démarche avec Diane, je l'aurais rappelé 10, 20 fois et je lui aurais laissé des messages hostiles. Je n'ai rien fait de tout cela. Je me répétais de rester digne, de rester en contact avec  mes émotions, de les ressentir et de les exprimer.

 

J'ai beaucoup de peine car je le croyais vraiment sincère, mais je me rends compte qu'il n'a pas changé et qu'il cultive encore l'ambigüité. C’est comme s'il ne voulait pas que je l'oublie au cas où il voudrait revenir. J'ai ressenti un peu de jalousie, mais moins que je ne l'aurais cru. Peut-être que j'en ressentirai plus tard.

 

Je suis encore sous le choc, mais capable de me questionner à savoir si j'ai vraiment envie de continuer de me faire traiter de la sorte et pourquoi j'acceptais sans cesse de me faire duper et blesser par lui ? Il n'est pas authentique, il est dans la manipulation et le mensonge.

 

Cet évènement m'a fait prendre conscience que j'entretiens encore de l'espoir face à une réconciliation possible et je croyais qu'il mettait autant d'efforts et d'authenticité que moi dans son rétablissement. Mais de toute évidence ce n'est pas le cas. Il répète les mêmes patterns et s'accroche à une autre femme pour fuir son mal de vivre.

 

Pourtant, il pleurait vendredi soir devant moi, me disant qu'il était de plus en plus proche de ses émotions, qu'il progressait dans son cheminement... J'étais touchée par ses progrès et encouragée, mais tout cela n’était que du vent.

 

Pourquoi donc m'a-t-il invité pour Pâques ? Pourquoi ai-je accepté ? Tout cela est terriblement toxique.  Je croyais tellement en son désir de changer et qu'il mettait vraiment tous les efforts pour y arriver, qu'il faisait un vrai ménage dans sa vie. Et bien non, il est déjà en relation avec une autre femme, me gardant sur la glace au cas où... Encore une fois je suis blessée. Depuis 7 mois maintenant que l'histoire se répète…

 

Il est 3h24 du matin, ma nuit est un «enfer». La douleur me scie en deux, la déception aussi. Le sentiment d'avoir été, encore une fois, si naïve, le cœur grand ouvert, à lui faire confiance car je croyais, que tout comme moi, son désir de changement était sa priorité. Il me mentait, lui qui jadis était outré par mes propres mensonges, il me répudiait presque en me disant que j'étais juste une menteuse, une «maniganceuse».